J’étais en train de préparer Les Bacchantes d’Eurypide et la question de la tragédie, ou plutôt comment rendre le tragique grec aujourd’hui, était au coeur de la dramaturgie.
Falaise est le deuxième chapitre d’un diptyque. Il fait suite à Là , un duo que nous présentons avec Camille, et prolonge le travail que nous menons avec la troupe depuis la création de Bestias .
La famille a constitué un bon point de départ dans la mesure où moi je n’y crois pas du tout ! C’est quelque chose qui, dans mon histoire, a été un désastre, l’endroit d’un profond anéantissement.
J’ai eu besoin de reconnecter à la fois la langue, l’esthétique, le propos, l’Histoire. J’ai eu aussi, du coup, l’impression de trahir ceux qui m’avaient formé, le sentiment d’une double trahison.
Chaque fois que je rentre dans un théâtre, je ressens cette émotion presque imperceptible, celle d’un rendez-vous. Une excitation, une inquiétude, une attente, la peur d’être déçue, d’être blasée, la fatigue, l’envie d’être surprise.
La pièce est une pièce d’anticipation, elle se passe dans un futur proche. Donc j’ai extrapolé en partant de la situation actuelle.