La culture, c’est ce qui nous survit, ce qui nous permet d’inscrire la fragilité de l’humain dans la durée, d’entrer dans une forme de permanence alors que tout n’est que précarité. C’est ce qui nous permet d’imaginer ce qui n’existe pas encore, et donc de comprendre que nous ne sommes pas condamnés à ce qui existe.
Achille Mbembe

Depuis un an, avec l’équipe de la MC93, les équipes artistiques, et vous, spectateurs fidèles ou découvrant la Maison, nous avons pu nous retrouver.

Cependant, j’ai l’impression que quelque chose a changé. Les deux années de restrictions sanitaires ont forcément laissé des traces dans nos corps et nos esprits.

Aujourd’hui nous partageons la conscience que notre destin individuel est lié à celui de l’humanité.

Après la pandémie, devant le défi de révolutionner nos modes de vie pour ralentir le réchauffement climatique, éprouvant l’effroi face aux guerres qui sont partout insupportables, ayant instantanément des nouvelles du monde et des émois partagés devant les joies et les malheurs de l’autre bout de la planète, comme jamais nous savons que nous sommes interdépendants.

Et alors un vertige nous saisit, comment allons-nous faire, si nombreux ? Si différents ? Quels seront les espaces de négociation à inventer ? C’est comme si se rejouait inlassablement la construction de la Tour de Babel.

Apprendrons-nous un jour de nos langues multiples, de la beauté de nos gestes et de l’empathie devant la souffrance de l’autre ?

Commençons peut-être par le commencement, asseyons-nous, regardons et écoutons les histoires qui fondent nos cultures et nous permettent de nous projeter au-delà de nos peurs. Il était une fois aujourd’hui…

Hortense Archambault, directrice
Bobigny, le 3 juin 2022

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