Un conte initiatique dans le clair obscur d'une lisière, aux portes d'une forêt profonde, pour entendre le récit d'une enfant sauvage élevée au milieu des bêtes dans le silence de la nature avant son retour violent dans la société des hommes.

En s'emparant du roman poétique d'Anne Sibran, Julie Delille, metteuse en scène et actrice, propose un solo théâtral tout à la fois récit métaphorique sur une errance et expérience mémorielle d'une enfant sauvage qui se raconte avec une parole rare, intense et chargée d'émotions.

On ne la voit qu'à peine, le petite Méline, dans la lumière crépusculaire de la lisière, entre les deux mondes qu'elle a traversés. Elle force l'écoute dans le silence de cet entre-deux, frêle silhouette furtive qui nous fait vivre ce parcours bouleversant d'une enfant abandonnée, élevée par un animal sauvage qui lui a appris les lois de la forêt. Elle raconte aussi la violence du monde des hommes, ce monde civilisé qui la martyrise à son retour, elle, le monstre dont on se méfie, à cause de sa différence. Dans un espace onirique, mystérieux et fascinant, qui vibre au son des mots et des silences, entre réel et imaginaire, l'enfant nous prend par la main et nous entraîne dans un troublant voyage initiatique.