Les Bienveillantes

Les Bienveillantes

Guy Cassiers
Du 13 au 16 octobre 2016
Nouveau Théâtre de Montreuil
3h30 avec entracte.
© kurt van der elst

Traverser la plus épouvantable tragédie du XXème siècle en la vivant de l'intérieur, du côté des bourreaux, pour mieux comprendre le système, mécaniquement et scientifiquement organisé, qui a permis la mort de millions de juifs, tel est le projet de Jonathan Littell dans ce roman très documenté qu'il publie en 2006.

En le transposant sur scène, Guy Cassiers a choisi trois moments essentiels du parcours de Max Aue, trois étapes de la carrière construite sur des tas de cadavres de cet officier de la SS, personnage de fiction si proche de ce que furent les milliers de complices efficaces du génocide. De Kiev à Berlin en passant par Stalingrad se dessine un portrait, loin du monstre froid que l'on aimerait imaginer, de ce fonctionnaire zélé qui raisonne et ne manque pas de culture. En éclairant cette face sombre du comportement humain, Guy Cassiers nous questionne de façon très dérangeante sur la banalité du mal en nous plaçant dans une possible « position d'identification inconfortable ».

Ce n'est donc pas une reconstitution historique du génocide qui est présentée sur le plateau du théâtre mais un voyage dans le cerveau d'un fidèle exécutant, fonctionnaire émérite au service de « l’État National-Socialiste », dans les méandres de ses rêves et de ses hallucinations tout autant que dans le déroulé de ses pensées « rationnelles ». Un grand moment de théâtre pour lutter contre l'oubli mais aussi pour nous aider à rester vigilant.

La presse en parle


Le Figaro, le 18 mars 2016 par Armelle Héliot (lire l'article)
L'enfer, on y aura été tout au long des trois heures d'un spectacle tenu, tendu, puissant, porté par l'intelligence d'une adaptation rigoureuse et illuminé par la présence d'un comédien exceptionnel, Hans Kesting.

Sceneweb, le 23 mars 2016 par Stéphane Carpon (lire l'article)
Une création comme une traversée inconfortable, mais indispensable pour comprendre le passé et rester vigilant dans le présent. Un geste artistique et militant que l’on imagine comme les chefs-d’œuvre flamands : tout en clair-obscur.

Générique

Mise en scène Guy Cassiers

Texte Jonathan Littell
Adaptation Guy Cassiers et Erwin Jans
Script basé sur la traduction en néerlandais de Jeanne Holierhoek, Janneke van der Meulen (éditeur De Arbeiderspers)

Avec Hans Kesting (Obersturmführer Max Aue), Kevin Janssens (Thomas Hauser), Johan Van Assche (Obergruppenführer, Le commandant du camp), Fred Goessens (Standartenführer), Alwin Pulinckx (Sturmbannführer, Dr. Hohenegg), Jip van den Dool (Hauptsturmführer), Vincent Van Sande (Untersturmführer), Katelijne Damen (Eichmann), Abke Haring (Le juif, Hélène), Bart Slegers (Dr. Voss, Dr. Mandelbrod), Erik Paans (Jacov).

Dramaturgie Erwin Jans
Costumes et décor Tim Van Steenbergen
Conception son Diederik De Cock
Conception vidéo Frederik Jassogne
Consultant lumière Bas Devos

Production Toneelhuis, Toneelgroep Amsterdam. Coproduction deSingel . En collaboration avec Le Phénix — Scène nationale Valenciennes, Maison de la Culture d’Amiens, Istanbul Theatre Festival, Romaeuropa Festival, Festival Temporada Alta. Avec le soutien du Programme Europe Créative de l’Union européenne.

Guy Cassier

De ses études d'arts graphiques à l'Académie des Beaux-Arts d'Anvers, Guy Cassiers a gardé le désir de fabriquer des images fortes. L'originalité de son travail de metteur en scène réside dans sa capacité à forger un langage théâtral qui associe aux textes dramatiques, littéraires ou poétiques, l'emploi de caméras, d'images vidéo, de paroles projetées et de musique interprétée en direct. Cet art de marier les arts trouve un premier aboutissement dans un cycle de quatre pièces consacrées à l'adaptation du roman de Marcel Proust, À la recherche du temps perdu (2002-2004). Sa recherche passe aussi par le désir de partager le processus de création avec des plasticiens, des scénographes, des vidéastes et bien sûr des auteurs, tel Tom Lanoye, ainsi que des acteurs. C'est dans cet esprit qu'il dirige aujourd'hui la grande scène flamande de Belgique, le Toneelhuis d'Anvers, qu'il partage avec d'autres artistes invités, acteurs, danseurs, plasticiens...

Foncièrement engagé, le théâtre de Guy Cassiers s'intéresse à l'histoire de l'Europe, à travers une analyse des discours qui s'y développent et des forces sociopolitiques qui s'y affrontent, ne négligeant jamais la dimension humaine de cette histoire. Guy Cassiers a déjà présenté en France Rouge décanté avant une trilogie sur le pouvoir composée de Mefisto for ever en 2007 puis Wolfskers et Atropa. Viendra ensuite La Vengeance de la paix en 2008, sans oublier le premier volet de L'Homme sans qualités de Musil en 2010 et Sang et Roses en 2011.

Depuis 2016, il a développé un projet réunissant cinq jeunes metteurs en scène pour une durée de cinq ans qui travailleront à la fois dans le cadre du Toneelhuis d'Anvers mais aussi dans les lieux de création d'Alain Platel, de Jan Lauwers, de Jan Fabre et d'Ivo van Hove à Amsterdam.

© kurt van der elst
© kurt van der elst
© kurt van der elst
© kurt van der elst
Représentations
jeu 13 oct 2016
  • Nouveau Théâtre de Montreuil
ven 14 oct 2016
  • Nouveau Théâtre de Montreuil
sam 15 oct 2016
  • Nouveau Théâtre de Montreuil
dim 16 oct 2016
  • Nouveau Théâtre de Montreuil
Tarifs

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