Les Chercheurs d'âmes

Les Chercheurs d'âmes

Mokhallad Rasem
Les 6 et 7 avril 2018
Salle Christian Bourgois
1h25
© Kurt van der elst

Pour les Chercheurs d’âmes, Mokhallad Rasem, metteur en scène irakien associé au Toneelhuis d'Anvers dirigé par Guy Cassiers, est parti d’expériences menées dans des centres d’accueil pour migrants*. Il les compare à une antichambre ouvrant les portes d’un nouveau monde.


La vie qui précédait est de toute manière terminée, la vie suivante ne peut pas encore être initiée. Dans une sorte de limbes, les demandeurs d’asile oscillent entre la nostalgie du passé et la soif d’un avenir encore à conquérir. Cette enclave fait à beaucoup l’impression d’une prison paralysante, mais Mokhallad Rasem plaide résolument en faveur du déblocage de cette sclérose. Il parle d’expérience, lui qui a résidé dans le centre d’asile de Zemst de 2005 à 2006. D’après lui, il est possible, même dans cette phase incertaine de transition, d’ouvrir déjà les portes d’un nouveau monde, vers une nouvelle existence. Une nouvelle âme…

 

* Dans Les Chercheurs d’âmes - triptyque, Mokhallad Rasem étend le spectacle Les Chercheurs d’âmes à une trilogie polyphonique (documentaire et spectacle) dans laquelle il montre également des témoignages de réfugiés du centre d’accueil Geoffrey Oryema de Bobigny et de La Chambre d’Eau à Valenciennes. Pour la version réalisée précédemment, Les Chercheurs d’âmes (2016), Mokhallad Rasem a étroitement collaboré à Menin, en Flandre-Occidentale, avec des personnes qui ont élu domicile dans un nouveau pays. Il a transposé le concept dans des centres d’accueil en région parisienne et dans le nord de la France et y a filmé des témoignages préoccupants. Trois mondes, trois atmosphères en une production.

D’après le concept de Chercheurs d’âme (Malpertuis, Toneelhuis) 

Générique

Conception et interprétation Mokhallad Rasem

Vidéo Mokhallad Rasem et Paul Van Caudenberg
Dramaturgie Piet Arfeuille 

Production Toneelhuis, MC93 — Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis

Avec le soutien du Centre d’hébergement Geoffrey Oryema, association Hôtel social 93 à Bobigny.

Mokhallad Rasem

Mokhallad Rasem suit une formation de comédien et de metteur en scène à Bagdad, où il réalise ses premières productions de théâtre. La guerre en Irak a cependant donné une autre tournure à sa vie : depuis 2005, il vit et travaille en Belgique. Son œuvre théâtrale est fulgurante et physique, construite de manière associative et fragmentaire, ancrée sur des idées limpides et imagées. Une nouvelle voix dans le paysage théâtral. 

Ainsi, il se fait remarquer avec Irakese Geesten (Fantômes irakiens) (prix de la création du festival Theater aan Zee 2010, sélectionné pour le Vlaams Theaterfestival 2010) et avec Monde.com (Facebook) (Kunstenfestivaldesarts 2011). Depuis le 1er janvier 2013, il est artiste associé à la Toneelhuis où il se concentre sur le répertoire européen : HamletOthelloRoméo et Juliette de Shakespeare. Pour Mokhallad Rasem, il ne s’agit pas de réaliser des mises en scène fidèles au texte du répertoire. Il part en quête des thèmes essentiels des pièces et crée à partir de là son propre univers, dans lequel l’image, le silence et la présence physique des comédiens sont tout aussi importants que les mots et l’histoire. La première de Roméo et Juliette se déroule au Bourla en avril 2013. Avec ce spectacle, il prend part au Young Directors Project 2013 aux Salzburger Festpiele et en août de la même année, le jury lui attribue le premier prix parmi les quatre jeunes créateurs sélectionnés. À la fin de la saison 2013-2014, Mokhallad invite quatre amis créateurs de théâtre (Lotte van den Berg, Yousif Abbas, Kristian Al Droubi et Gökhan Shapolski Girginol) et demande à chacun de créer un spectacle de vingt minutes autour du thème de l’attente. Le résultat est présenté dans un festival d’un jour et part ensuite en tournée. En 2014, la contribution personnelle de Mokhallad Rasem à Wachten lui vaut le troisième prix au BEfestival à Birmingham et le spectacle effectue cette même année une longue tournée à travers le Royaume-Uni et l’Espagne. Au début de la saison 2013-2014, le 2 novembre 2013, a lieu la première de Djinny, un spectacle féerique et multimédia pour les enfants à propos du manque. Une production de la maison malinoise De Maan, mise en scène par Mokhallad Rasem. Dans le cadre de GEN2020, il réalise en décembre 2013 pour ‘t Arsenaal à Malines, un théâtre d’ombres, Life’s but a walking shadow. En avril 2014, à la Toneelhuis, a lieu la première de sa deuxième adaptation d’une pièce de Shakespeare Hamlet Symphony dans laquelle il rend hommage à son père défunt.

À l’automne 2014, Rasem met en scène Closed Curtains, une pièce sur le parcours du combattant du cinéaste iranien Jafar Panahi, assigné à résidence et interdit de tournage, dans une coproduction entre la compagnie malinoise ’t arsenaal et le Theater Malpertuis (Tielt, Flandre occidentale).

En février 2015, il crée Body Revolution pour la Toneelhuis : une installation-performance, réalisée avec des performeurs originaires du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, sur les effets physiques de la violence et de la souffrance. En mars 2015, il présente son adaptation pour trois comédiens d’Othello, le classique de Shakespeare.

À l’automne 2015, Mokhallad Rasem met en scène son adaptation du roman de J.M. Coetzee, Une enfance de Jésus.

Au printemps 2016, il assure la mise en scène de PAX Europa, une coproduction de la Toneelhuis, De Nieuw Amsterdam (NL) et ‘t arsenaal.

Entre-temps, Mokhallad Rasem prépare plusieurs nouveaux projets : Young Baghdad, un documentaire dont la véritable première aura lieu durant la saison 2017-2018 ; Zielzoekers, un projet d’installation théâtrale dont la première a eu lieu au printemps 2017 et Looking for Oresteia (avec des moments de présentation publique à Besançon, au Mans et à Bagdad en 2017). Entre-temps, les productions Wachten et Body Revolution continuent à effectuer des tournées internationales, et Othello est présenté sur les scènes européennes.

Durant la saison 2017-2018, Mokhallad nous réserve une initiative surprenante et originale : Delivery Theatre, du théâtre livré à domicile. Il met également en scène Mother Song, un projet italo-autrichien autour de la souffrance et de la résilience des femmes. La première de Young Bagdad, un documentaire sur les rêves de jeunes Irakiens, aura lieu au Bourla à l’automne 2017. Tijdelijk, une collaboration avec Sofie de Smet, doctorante en Théâtrologie et en Psychologie, abordera la question du récit traumatique au théâtre après une expérience de violence collective. Ensemble, ils recueillent des récits de résidents du centre d’accueil pour demandeurs d’asile Le Petit Château, à Bruxelles.

© Kurt van der elst
Représentations
ven 6 avr 2018
sam 7 avr 2018
Tarifs

de 25€ à 9€